Ceux qui vous entourent sont comme vous… ils ont deux visages ; ils ont toujours besoin d’un ami, d’un confident, d’une âme vers laquelle épancher le trop-plein de leur cœur, de leurs joies, de leurs chagrins, de leurs premiers amours et de leurs premiers échecs.
Mais à l’inverse, ils ont tout autant besoin d’ennemis… ils ont toujours besoin de clouer quelqu’un au pilori de leurs fantasmes, afin de mieux pouvoir lui cracher au visage le vitriol de leurs disgrâces, de leurs faiblesses, de leurs infortunes…
Il nous faut affronter ce regard de méfiance, de haine, d’indifférence, de mépris ou de pitié des personnes qui nous entourent, souvent proportionnel à l’étendue de leurs pouvoirs, à la hauteur de leurs titres, de leurs grandeurs ou de leurs intelligences… Certains se comblent d’illusions d’émerger, d’exister, de jouer un rôle, parce qu’ils se croient tout à coup investis du pouvoir de nuire et de se venger de tout l’amour qu’ils n’avaient pas reçu… On met du temps à comprendre que certains humains pourraient être bien plus méchants que la méchanceté elle-même. On s’habitue si vite à l’indifférence.
D’une certaine façon, vous réussissez à vivre la tête sous l’eau… vous survivez au-delà des coups de poing, au-delà du roulement des pas, du grondement des moteurs qui s’ébranlent dans les rues.
Écrit par Eli le Zérahïque