À Son Excellence Monsieur le 1er Ministre Jean Michel
SAMA LUKONDE KYENGE Chef du Gouvernement
Concerne : VOTRE RETRAIT VOLONTAIRE DE LA TETE DU
GOUVERNEMENT.
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Nous avons l’honneur de vous suggérer de vous retirer volontairement de la tête du
Gouvernement afin de permettre la concrétisation de la vision du Chef de l’Etat en qui
nous avons encore confiance pour obtenir le décollage de notre pays.
Basant notre analyse sur les réponses muettes ou insatisfaisantes que vous avez
réservées à notre pétition du 9 juin 2021 déposée à votre cabinet le 14 juin 2021 et
enregistrée sous le numéro 16192, nous considérons simplement que malgré les efforts
fournis par vous pour obtenir le bien-être de la population dans quelques secteurs de la
vie nationale, la balance globale penche sensiblement en votre défaveur au point que
nous ne serions pas sincères envers vous si nous nous abstenions de vous suggérer votre
retrait volontaire de la Primature pour laisser champs libre à d’autres compatriotes
pouvant épouser notre approche afin de matérialiser la vision du Chef de l’Etat en
matière de bien-être de notre population qui est tant meurtrie.
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Voici, grosso modo, le bilan dressé pour vous par rapport aux actions attendues de vous
par les citoyens congolais depuis votre nomination en 2021.
Dans notre pétition sus-évoquée, les actions attendues de vous par les citoyens congolais
lors de l’élaboration du budget 2022 étaient résumées comme suit :
1. La mise en œuvre de la couverture santé universelle en RDC à partir de
janvier 2022
Pour cette revendication, nous étions tout de même merveilleusement surpris de
constater qu’il existait déjà un programme national en la matière au sein de votre cabinet
mais lequel programme est resté lettre morte car sur terrain, le peuple n’a rien vu.
Vous serez d’accord avec nous que cette revendication n’est pas satisfaite à ce jour.
Nous marquons la note : ZERO.
2. Application d’une tension salariale de 1 à 10 entre le dernier fonctionnaire
(huissier) et le Premier fonctionnaire de l’Etat (Président de la République).
Par exemple si le Président touche 28.000 dollars comme ce fut le cas en 2011,
que l’huissier de la fonction publique ait une rémunération de 2.800 dollars.
Nous vous avions démontré que la politique de rémunération des personnes prises en
charge par l’Etat congolais n’obéissait à aucun principe d’équité consacré dans la
Constitution de la République à son article 58.
On espérait voir un véritable changement dans la rubrique « rémunérations » du budget
2022 qui a été votre tout premier projet de la loi des finances, mais au finish, vous
n’aviez fait que « photocopier » ce qui a toujours été fait en RDC depuis le départ des
belges.
Les agents publics du Kenya, du Ghana, du Rwanda, de l’Angola, du Botswana et de la
Tanzanie sont tous mieux rémunérés que ceux du Congo. Nous osons croire que cela
n’est pas une imposition de la Banque mondiale ou du FMI.
Ce n’est pas non plus les occidentaux qui repartissent les salaires dans le budget de l’Etat
congolais pour que le député s’octroie 21.000 dollars/mois pendant que le fonctionnaire
vous touche à peine 150 dollars/mois.
Votre politique salariale a favorisé la dégradation de la vie sociale en RDC. La vie
humaine est dépourvue de sa dignité sur toute l’étendue du pays à cause de la boulimie
de la classe politique que vous avez bien voulu entretenir en allouant des rémunérations
colossales aux uns au détriment des autres.
Pour cette revendication, nous avons noté : ZERO.
3. Paiement des frais de fonctionnement dans les services publics
Bien que le projet de loi portant reddition des comptes de l’année 2022 n’est pas encore
disponible, nous doutons fort que les bureaux de quartier, les sous-commissariats de la
Police nationale, les hôpitaux publics, les centres de recherche, universités et écoles ainsi
que les autres services sociaux vitaux aient régulièrement perçu leurs allocations de
fonctionnement telles que prévues cette année. Tandis qu’il n’y a aucun doute que les
cabinets politiques aient réalisé des dépassements budgétaires comme ce fut le cas
autrefois. Donc nous avions raison de craindre que l’équation du Lieutenant-Général
Emile Robert Janssens adaptée à l’actualité s’avère vraie :
i. AVANT SAMA LUKONDE EGALE APRES SAMA LUKONDE,
ii. DONC ADOLPHE MOZITO EGALE MATATA PONYO EGALE ILUNGA
ILUNKAMBA EGALE SAMA LUKONDE.
iii. Car LES PRATIQUES SONT RESTEES LES MEMES ET LE PEUPLE NE
VOIT RIEN.
Note : ZERO.
4. La clôture du territoire national à l’EST
Nous n’avons pas vu le mur sur la frontière du pays avec les 3 voisins belliqueux de
l’EST. Mais au contraire, la République a perdu une portion de son territoire qui reste
encore sous-contrôle des rebelles.
Note : ZERO.
5. Octroi des cartes d’identité et décentralisation du service de délivrance des
passeports
Pour les cartes d’identité, nous saluons votre volonté manifestée au travers du décret
N°22/08 du 2 Mars 2022 portant création d’une carte d’identité nationale en République
Démocratique du Congo. Mais les mesures d’accompagnement n’ont pas su s’en suivre
pour des raisons que nous ignorons.
Quant à la décentralisation du service de délivrance des passeports, nous sommes dans
le regret de constater que les compatriotes vivant en dehors de Kinshasa souffrent encore
tant pour obtenir ou renouveler leurs passeports. Les ambassades trainent avec les
demandes de renouvellement de passeports plus de 12 mois parfois.
Note : ZERO virgule VINGT CINQ (Décret signé mais aucun congolais ne possède
encore une carte d’identité).
6. Retenue à la source des 40% des recettes par les provinces
Le Gouvernement des warriors est resté identique aux précédents en ce qui concerne la
violation des dispositions de l’article 175 de la Constitution qui consacre la retenue à la
source des 40% des recettes par les provinces. Schéma logique de la concrétisation du
programme de développement des 145 territoires prôné par le Chef de l’Etat.
Note : ZERO.
7. Subvention des partis politiques, églises et organisations de la société civile
L’article 6 de la Constitution reconnait aux partis politiques le droit d’être subventionné
par l’Etat. Nous vous avions demandé de vous distinguer de vos prédécesseurs en
prévoyant une ligne budgétaire devant couvrir la subvention des partis politiques en
RDC en vue de rendre l’IGF capable d’enquêter sur leurs dépenses pendant la campagne
électorale. Ce qui éviterait à notre peuple d’élire des prédateurs au Parlement.
Note : ZERO.
8. Autorisation de port d’arme aux citoyens en besoin
Notre proposition avait pour but de renforcer la sécurité de nos populations qui sont
ravagées dans les contrées à faible taux de sécurité causées par les différents groupes
armés. Mais elle est restée sans réponse et le résultat sur terrain est en défaveur de la
République.
Note : ZERO.
9. Octroi de bourses d’études aux étudiants
Le feu 1
er Ministre Antoine GIZENGA qui a su donner des bourses de 30 dollars par
finaliste de deux cycles dans les universités publiques ne vous a pas servi d’exemple.
Vous aviez préféré boucher les oreilles face à cette revendication de la jeunesse en vue
de la laisser trainer dans la rue.
Le projet trans-académia au moins est à encourager.
Note : ZERO et DEMI.
10.RETRAIT DES EDITS DES ASSEMBLEES PROVINCIALES ET
ARRETES DES GOUVERNEURS IMPOSANT AUX ELEVES
FINALISTES DES ECOLES PRIVEES LES FRAIS DE PARTICIPATION
AUX EPREUVES DE FIN D’ETUDES PRIMAIRES
Unique revendication ayant été satisfaite grâce à l’implication personnelle du Chef de
l’Etat à la veille dudit examen pour ordonner l’élargissement de la gratuité du TENAFEP
jusqu’aux finalistes inscrits dans les établissements privés.
Note : SATISFAISANT.
11.UTILISATION DES ADRESSES ELECTRONIQUES
PROFESSIONNELLES POUR LES INSTITUTIONS OFFICIELLES
Nous comptons à ce jour plusieurs adresses électroniques officielles utilisant les noms
de domaine public alors que la sécurité des données échangées dépend fortement du
nom de domaine utilisé.
Note : ZERO.
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Au regard du faible taux de votre adhésion à notre approche vous soumise depuis près
de 15 mois, vues les conditions sociales précaires dans lesquelles vit la peuple congolais
actuellement, nous estimons que vous rendriez un service nécessaire à la Nation en vous
retirant volontairement de vos fonctions actuelles.
Vos prouesses en termes d’augmentation de réserves de change et d’accroissement du
budget auront suffi pour que votre nom reste à jamais dans les annales de la Nation.
L’œuvre humaine étant perfectible, la stratégie qui concerne la traduction de ces
prouesses dans la vie sociale de la population n’est peut-être pas votre mission naturelle.
Nous vous prions de vous retirer en vue de ne pas nous faire perdre définitivement espoir
en notre Président qui a encore beaucoup à nous apporter pendant son mandat.
Nous promettons de manifester en public pour vous contraindre à quitter les affaires au
cas où cette exhortation ne vous aura pas convaincu que nous ne croyons plus en vous.
Car vous avez préféré rester au service de la prédation en proposant dans votre budget
des rémunérations exorbitantes aux députés et aux membres de vos cabinets politiques
au détriment des autres corps de métier (fonctionnaires, médecins, infirmiers,
magistrats, policiers, militaires, enseignants etc.) qui constituent la colonne vertébrale
de notre société.
Merci de répondre à nos préoccupations dans un délai de 3 mois comme l’exige l’article
27 de notre Constitution.
Que vive la République Démocratique du Congo.
Copie pour information :
– A Son Excellence Monsieur le Président de la République Chef de l’Etat ;
– Aux Honorables députés membres du Bureau de l’Assemblée Nationale ;
– Aux Honorables membres du Bureau du Sénat ;
– A Son Eminence le Cardinal AMBONGO BESUNGU ;
– A Monsieur le Président de la Conférence épiscopale nationale du Congo.
Kinshasa, le 9 septembre 2022
Citoyen(ne)s pétitionnaires.