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Dernière Chance

29 avril 1997, Mobutu, entouré de sa famille et de ses proches, reçoit chez lui une délégation américaine de haut niveau, conduite par l’ambassadeur Bill Richardson. Un seul message: Mobutu doit accepter sa « dernière chance » de partir « dans l’honneur et la dignité ».

La délégation de Richardson comprenait également des diplomates, des membres du Conseil national de sécurité et des agents de la CIA. La délégation lui fit comprendre qu’il ne pourrait plus jouer les uns contre les autres, et qu’il lui fallait accepter de partir dignement.

En échange, Washington garantissait sa sécurité personnelle. Richardson remit à Mobutu une lettre de Bill Clinton le pressant de rencontrer Laurent-Désiré Kabila et de nommer une équipe chargée de négocier le transfert du pouvoir.

Faute de quoi, aurait ajouté Richardson, « votre cadavre sera traîné dans les rues et nous n’y pourrons rien”. Mobutu demanda à la délégation de revenir vers lui, après la rencontre avec le PM Likulia, le même jour l’ultimatum américain appela une réponse immédiate. Mobutu s’y soumet. Ses collaborateurs rédigèrent une lettre destinée à Clinton. Mais lorsque la délégation revint, Mobutu changea d’avis : plus question de démissionner. Il accepta seulement de rencontrer Kabila.

Le rendez-vous Mobutu-Kabila est d’abord pris pour le 2 mai, avant d’être reporté au 4 mai, au large du port de Pointe-Noire, à bord de l’Outeniqua (un bâtiment de la marine sud-africaine). C’est Nelson Mandela, President de la République Sud-africain, qui accueille les deux hommes.

La rencontre va durer 90 min, mais ne débouche sur rien d’immédiat; Mobutu et Kabila ayant demandé un délai de réflexion de 8-10 jours avant de reprendre leur conversation. Leurs positions sont inconciliables: Mobutu propose un cessez-le-feu. Kabila le rejette.

A ce moment-là, les troupes de l’AFDL sont déjà à 100 km de Kinshasa. La 2è rencontre Mobutu-Kabila prévue le 14 mai n’aura pas lieu. Le 16, Mobutu décide de quitter la capitale. Le 17, les troupes de l’AFDL entrent triomphalement à Kinshasa. C’est la fin de 32 ans de règne.

Benjamin Babunga Watuna

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