Né le 11 août 1929 et mort torturé dans la nuit du 2 au 3 octobre 1968, est un homme politique du Congo-Kinshasa. Ancien ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement de Patrice Lumumba.
Il a été à la tête d’un gouvernement de rébellion avec Antoine Gizenga comme Premier ministre de 1961 à 1964. Cette Rébellion Simba est ainsi parfois appelée Rébellion muleliste d’après son nom. Il fait figure de martyr du régime de Mobutu Sese Seko.
Après un passage par l’armée, Pierre Mulele commence à s’engager dans des activités politique. Il rejoint l’Apic, une organisation syndicale opposée au colonialisme, et participe à une campagne visant à obtenir l’égalité des droits entre les fonctionnaires blancs et noirs.
Il contribue également durant cette période à la fondation du Parti solidaire africain, d’orientation nationaliste.
À la suite de l’assassinat de Patrice Lumumba au Katanga le 17 janvier 1961, Mulele et ses compagnons suivent une formation militaire en République populaire de Chine pour combattre l’Armée nationale congolaise et le gouvernement qui est successivement par des Premiers ministres, tels que Joseph Ileo, Cyrille Adoula, ou Moïse Tshombé. Il mène la rébellion Simba dans la région du Kwilu en 1963. Celle-ci, renforcée par des milliers de partisans lumumbistes et par des soldats déserteurs, s’étend rapidement et s’empare de grandes portions du territoire national, mais les villes lui échappent. Durant leurs actions insurrectionnelles, ses milices causent de nombreux morts parmi les colons européens, et aux missions et œuvres tenues par des religieux chrétiens, tandis que la répression militaire frappe sévèrement les populations soupçonnées de sympathies pour l’insurrection. Déclarant s’inspirer de ses observations en Chine, Mulele met en avant le rôle des femmes dans l’insurrection, et rejette le tribalisme. Lorsque Pierre Mulele arrive à Idiofa en 1964 avant que la population déserte la cité suite à la contre-offensives de l’armée gouvernementale, il organise des rencontres avec l’élite pour sensibiliser la jeunesse sur le bien fondé de sa révolution. Parmi cette élite il va rencontrer Dieudonné Mutambula, le directeur de l’école catholique, l’un des coadjuteurs autochtones des missionnaires blanc (OMI) du territoire d’Idiofa. Ce dernier se souviendra de Pierre Mulele après leur entrevue comme un homme brillant et cultivé, qui voulait semer dans la jeune génération l’esprit du développement son objectif étant d’avoir ensuite un grand nombre d’intellectuels formé à l’extérieur du pays. Après que la rébellion ait atteint son apogée en 1964, le chef d’état-major de l’Armée nationale congolaise est abattu dans une embuscade en juin, et l’insurrection domine la majorité du pays.
15 Mai 1964, la cité d’Uvira tombe sous le contrôle des « Simba » (Mulele) Pierre Mulele, revenu clandestinement du Kwilu en juillet 1963 après avoir été endoctriné à Pékin, souleva les tribus Bambunda et Bapende de sa région natale et créa des camps d’entraînement à la guérilla.
L’histoire renseigne que très vite, son mouvement gagna l’est du pays où Christophe Gbenye, Gaston Soumialot et Laurent-Désiré Kabila se confirmèrent comme leaders du mouvement. Dans la région d’Uvira, Antoine Marandura et Louis Bidalira dirigèrent les combats contre l’ANC.
En date du 30 avril 1964, le colonel Mulamba atterrissait à Bukavu, dans un DC-3 d’Air Congo. Ensemble avec les major Vangu et Yossa, ils mirent en place ce qu’on appelait « Secteur d’opérations Kivu » (ou « Ops Kivu »).
Dès le 3 mai, des éléments de ce bataillon furent déployés dans la plaine de la Rusizi pour empêcher les infiltrations des mulélistes « Simba » à partir du Burundi voisin. Mais à leur arrivée, les soldats de l’ANC se conduisaient en pays conquis et vivaient sur le pays, razziant les femmes et les chèvres des paysans bafulero et leurs actes de brigandage dressèrent la population contre eux. C’est là que Bidalira et Marandura décidèrent d’intervenir, appuyés par la population.
Après d’intenses combats (au cours desquels le Vangu perdit la vie) ils parvinrent à occuper la cité d’Uvira le 15 mai, puis toute la plaine de la Rusizi. Pris par surprise, les soldats de l’Ops Kivu n’opposèrent nulle résistance et abandonnèrent les armes, s’enfuirent au Burundi.
L’ANC avait opposé une résistance au Port de Kalundi mais le 16 mai, le port tomba, permettant aux « Simba » de disposer de stocks de marchandises et d’installations portuaires pour leur ravitaillement, poursuivirent leur conquête d’autres cités et villes : Fizi, kalemie Kabambare.
C’est en août 1964, au cours d’attaques musclées conduites par le lieutenant général Mobutu, que le Gouvernement de Léopoldville reprit toutes ces cités et villes mais, amplement soutenue par la Belgique et les États-Unis, l’armée gouvernementale procède alors à une succession de contre-offensives et parvient à disperser l’essentiel de la rébellion en 1966. Pierre Mulele se réfugie au Congo-Brazzaville.
En 1968, Mobutu, le convaincu de revenir d’exil, lui promettant l’amnistie. Une fois revenu Bomboko le sécurise, Mais Mobutu le fait torturer publiquement jusqu’à la mort, lui faisant arracher les yeux, les oreilles, le nez et les parties génitales, et ses membres sont amputés un à un alors qu’il était toujours vivant. Son corps est jeté dans le fleuve Congo. Dix ans plus tard, Mobutu ordonne que la mère de Mulélé soit tuée à son tour, et la fait tuer avec l’un des fils de Pierre Mulele.
En 2002, une des plus grandes avenues de Kinshasa (24 novembre) est renommée en son honneur avenue Pierre Mulele.
Source Mémoire RDC