Ce jour-là, c’était l’enterrement de Christian 19 ans. Seul garçon d’une famille de 5 enfants dont le père est décédé deux ans plus tôt.
Christian est décédé suite à des complications médicale.
Mais comment ?
Je vous raconte l’histoire de Christian qui souffrait d’appendicite aiguë et devait être opéré. Son opération était déjà programmée !
Trois jours avant son opération, une querelle éclate avec les grands frères de Christelle 18ans, la petite amie de Christian. Ils n’étaient pas d’accord que Christelle soit en couple avec le garçon fier de la famille des « bana français » du quartier.
lors de la première alternance, Christian avait notifié aux frères de Christelle que cette dernière était majeure. C’était donc à elle et à elle seule de mettre un terme à leur relation. Qu’il continuerait à la voir tant qu’elle sera d’accord. Cette déclaration mettra le feu à la poudre.
La querelle du jour est dû au fait qu’on les a aperçu ensemble dans le quartier. Les deux grands frères de Christelle (qui sont largement plus âgée que Christian) et un ami viendront chercher Christian dans la parcelle familiale pour le corriger, sachant que ce dernier est le seul homme chez lui. Christian va se retrouver assailli par trois garçons de plus de 25 ans alors qu’il n’était qu’avec deux de ses sœurs à la maison. Au plus fort de la bagarre, Christian va frapper un de ses assaillants avec une barre de fer sur la tête et lui ouvrira le crâne. C’est là que le bagarre prendra fin.
Malgré le fait que la mère et la grande sœur de Christian s’était rendu auprès de la famille du blessé tard le soir pour prendre en charge ce dernier, malgré qu’il était partis les agresseurs, le lendemain vers 6h du matin, Christian sera embarqué direction le sous-ciat(commissariat)
La famille essayera de négocier un arrangement à l’amiable mais le commandant du commissariat sera clair : soins du blessé plus dédommagement à hauteur de 1500$ + 350$ d’amande avant toute libération. L’une des grandes sœurs de Christian, étudiante en droit n’hésitera pas à relever toutes les irrégularités de la procédure, l’absence d’enquête, le non confrontation des deux parties ainsi que la demande de dédommagement abusive mais surtout le fait que le commandant ne tienne pas compte du fait que Christian, souffrant d’appendicite a été agressé à son domicile par trois personnes et se trouvait donc en position de légitime défense. Le commandant va retrouver brutalement la sœur. Argent ou rien!
Dans le quartier, on raconte que cette procédure ne vient pas des parents du blessé qui était l’accompagnateur des frères de Christelle mais plutôt de la mère de celle-ci qui influence la famille du blessé en connivence avec le commandant parce que la famille de Christian est considéré comme étant aisé. Les batu ta mbongo du quartier. Bali futa.
Selon les faits plus tard vers 10h, réunion entre le commandant et la mère de Christian. Objectif, forcé la famille de Christian à payer.
Le commandant connait un magistrat au tripaix, il va lui exposer la situation et lui dire qu’il y a de l’argent à se faire.
A 13h, Christian est transféré du commissariat au tripaix après que le magistrat ait été mis au parfum du dossier. Le tout sans prévenir sa famille.
A 15h, la grande sœur de Christian qui a contacté un de ses professeurs, avocat de son état et très respecté à Kinshasa, afin qu’il fasse joué ses relations pour son frère viendra au commissariat avec un avocat, assistant du prof.
Elle apprendra le transfert de son frère au tripaix. Arrivée au tripaix, ils apprendront que l’affaire est déjà prise par un magistrat et qu’il faut revenir demain. Christian passera nuit au cachot.
plus tard, on lui apporte nourriture mais il a l’air déjà très faible même s’il se montre stoïque.
le lendemain, la famille arrive avec l’avocat. Ils attendent jusqu’à 11h pour voir le magistrat.
ce dernier refait la même proposition. 1500$+350$ d’amande. Après discussion vu rigidité du magistrat, l’avocat appelle finalement son mentor.
Après une brève conversation avec professeur, discussion et moult menace sont proférées, le magistrat plie.
Il faut payer les soins plus quelques amendes transactionnel en plus du transport des policiers qui l’ont arrêté avant de libérer Christian. Somme totale à payer 350$. Le magistrat reste catégorique : il ne sortira qu’une fois qu’on aura payé. On leur refusera la visite avec comme raison l’heure des visites est déjà passé.
Au alentours de 16h, la famille vient avec 280$. Il leur manque 70$ qu’il assure payer le lendemain. Le magistrat restera catégorie 350$ ou rien!
La famille insisté sur le fait qu’il doit être opéré le lendemain, note du médecin à l’appuie. Me magistrat ne fléchit pas. Un policier qui l’a vu signale la famille qu’il est mal au point. La mère de ce dernier insistera donc qu’on puisse libérer mais le magistrat restera sur sa position.
Une heure plus tard, la famille reviens.
Le magistrat n’est plus là, il faut revenir demain. La famille se fait insistante mais rien à faire.
Le magistrat a instruit qu’on ne libére le garçon qu’en sa présence. Moyennant 5$, le policier de garde accepté que la mère et les sœurs de Christian puisse le voir mais sans l’avocat.
C’est un Christian faible, mal en point et torse nue qui apparaîtra aux portes du cachot. Christian dira qu’il se sent mal, qu’il ne supportera pas de dormir une nuit de plus au cachot. Il est fiévreux, faible et mal en point. Il tremble carrément. C’est là que Christian dira ne pas avoir manger depuis le matin alors qu’on lui a apporté la nourriture. Pourquoi ?
Le policier dira que le magistrat avait lui-même jeté la nourriture.
Tout les numéros du magistrat ne passent pas. On lui trouvera quelque chose à manger et des calmants. Malgré tout le bruit fait, le policier dira ne pas avoir qualité à libérer le prévenu.
La famille rappelera le professeur qui se déplacera personnellement et dérangera toutes ses connaissances afin que le jeune puisse être libéré vu qu’il devait se faire opérer le lendemain.
À 22h alors que les policiers ouvrent la cellule, urine et déféque à même le sol, c’est un Christian inconscient et allongé que les policiers vont récupérer.
sed camarades d’infortune diront qu’ils pensaient qu’il dormait vu qu’il n’a fait aucun bruit.
Il sera évacué d’urgence à l’hôpital le plus proche. Le constat est terrible : son appendice aurait éclaté pendant son temps passé en prison. Sa glycémie est trop basse. Admis aux urgences, Christian décédera le lendemain des suites des complications dû à son appendicite.
À 19ans, deux ans après la mort de son père, ce jeune a perdu la vie parce qu’un magistrat voulait avoir 70$>
Qui pour justifier les faibles ?
Personne !
Écrit par Amouly